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mercredi 10 juillet 2013

Sept milliards de diables

L'auteur d'un blog sérieux que je lis assidument a récemment écrit un post sur la "matrice" (tiens tiens !) qu'est Google. Cela fit tilter mon exagéromètre, et je ne pus contenir un commentaire. Il nous décrit comment ce monstre technologique qui se meut dans les nuages de l’internet stocke tous nos faits et gestes à l'insu de notre plein gré. Une vraie leçon de prismologie.

La lecture de l'actualité du mois écoulé a enfoncé le clou, c'est donc devenu un mois écloué. On en retiendra que si j'écris ici les mots Ben Laden, Google va immédiatement en référer aux moteurs algorithmiques de la NSA. Derrière son écran, l'analyste lambda va superviser les résultats de crawlers et autres parsers qui auront scanné ma vie entière, vérifié mes antécédents, contrôlé l'adresse du dentiste qui m'a arraché une dent de sagesse le mois dernier. Exactement comme dans les scènes archi-rebattues des films d'action américains. Selon qu'il aura mangé assez de sa glace Ben Laden & Jerry's ou pas, l'analyste sera dans l'humeur de remonter mon profil à son chef de section. Alors que se passe-t-il si dans le même texte j'écris que mon chat s'appelle Terror, que mon lave-linge est un Laden et que je mange des cacahuètes Ben & Nuts ? Vous avez compris le truc : c'est le point de fond soulevé par Edward Snowden dans son interview d’origine, le 6 juin 2013. Dans sa description du système Prism, Snowden établit qu’avec la masse de données collectées sur chaque individu, la NSA  - c'est le nom d'état civil du Grand Stratéguerre - est capable de briser le paradigme sacré qui veut que corrélation n’est pas causalité. Par le truchement de croisements d’informations plus ou moins orientés, n’importe qui peut ainsi être présenté comme un terroriste fomentant un projet malveillant. Nous voilà rendus à l'état de chair à Google, qui est à la NSA ce que Vichy fût à la gestapo : un fournisseur dévoué.

Cet état de fait, en soi, est déjà... Terrorisant. On réalise qu'Orwell est bon pour la bibliothèque rose, que Minority Report est déjà parmi nous tant le côté obscur de la force du big data dépasse sa fiction. On prend la mesure prophétique de la phrase de Beaumarchais sur la calomnie. Pis, il y a un deuxième effet Kiss Cool. Il prend la forme d'une femme pimpante, la cinquantaine brushée et les idées tellement moyenâgeuses qu'elle fait passer l'inquisition pour une association de quartier. Sarah Palin, c'est le niveau de connerie de W. Bush dans le corps de Barbie. Du coup, c'est la seule Barbie qu'on a envie d'appeler Klaus. La doctrine idéologique des illuminés de type palinesque consiste à invoquer dieu et/ou le diable pour tout et n'importe quoi dès que quelqu'un n'est pas d'accord avec eux. Un exemple de palinisme ici. J'aime les fraises, tu ne les aimes pas, tu es possédé. J'ai perdu deux tours de suite, t'as une barbe et du pétrole, tu es sur l'axe du mal. Etc., etc. Et là, vous réalisez sûrement comme moi à quel point Palin rime avec Staline. Et syllogisme rime avec Prism. Belles inventions que voilà, mais qu'en faire ? Sorcières, blouses blanches, même combat ! C'est pour l'avoir révélé que le jeune Edward S., vêtu d'un polo, attend son passeport au point Accueil de... nulle part.

La seule vérité au demeurant, c'est que le diable est très malin, il squatte dans les zones marécageuses de chaque esprit humain. Il croise une joggeuse et il en fait une brochette, il massacre à coups de bistouri, il frelate le beurre, il défigure la planète pour alimenter les Starbucks Coffees qui la recouvrent. Satan nous habite comme l'air que l'on respire, c'est une forme de diabolie pulmonaire. Dès lors il tend la perche aux fous de dieu qui n'ont plus qu'à saisir la vilainie au bond. Chère Sarah, il faut que je vous dise quelque chose, asseyez-vous... Satan n'est pas un type louche avec des pieds crochus, qui ne vit que pour nuire aux Etats-Unis d'Amérique (tiens c'est drôle, de l'autre côté du monde c'est eux que l'on appelle le Grand Satan). Alors arrêtez de persécuter ce pauvre Belzébuth, il n'y est pour rien. Il est beaucoup plus émissaire que bouc. Il est au chômage technique depuis longtemps. A vrai dire, il n'a jamais vraiment existé. Ou alors il a lu Baudelaire et il a réussi à nous convaincre qu'il n'existait pas. S'il l'a lu il va s'y faire, allez savoir... Ou alors, achetez-vous un miroir. 

Money, ideology, sex, ego sont les quatre mamelles que tète le diable enfoui dans les recoins de notre cerveau. Notre malheur vient de ce que nous avons fabriqué un gigantesque tire-lait. Quand on clusterise 7 milliards de côtés obscurs, c'est moche. Parfois ça va même jusqu'à ressembler à un hedge fund. Imaginez un hedge fund qui investit 7 milliards de diables...

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