Bienvenue sur Alexagère

Opinions tranchées, points de vue partiaux, caricatures iconoclastes, analyses simplistes, expressions à l'emporte-pièce, conclusions hâtives...
Des avis sur tout mais surtout des avis. Taquin mais pas moqueur, écorché mais pas donneur de leçon, provocateur... De rires je l'espère.
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dimanche 28 avril 2013

Exercice d'hostile

"Ayez toujours le soin de séparer les choses du bruit qu'elles font"
Sénèque, 1er siècle après J.C.

Journaliste, si tu savais
Comme la soupe que tu nous vends chaque jour est âcre
Journaliste, si tu savais
De quoi tu parles...
Journaliste, si tu savais
Ce qu'on en pense, tu serais humble
Journaliste, si tu savais
Ecrire tu serais moins (abs)con
Journaliste, si tu savais
Nous prendre pour autre chose que des cloches
Journaliste, si tu savais
Nous éveiller mieux que nous endormir
Journaliste, si tu savais
T'exprimer autrement qu'en nombre de morts
Journaliste, si tu savais
Garder la distance aux évènements
Journaliste, si tu savais
Vérifier avant de répéter bêtement
Journaliste, si tu savais
Vider ton sac de lynchage
Journaliste, si tu savais
Faire autre chose qu'insinuer
Journaliste, si tu savais
Te battre plutôt que fayoter
Journaliste, si tu savais
Te retenir au lieu de te 89-ruer
Journaliste, si tu savais
Comme ton pilori m'horripile
Journaliste, si tu savais
Reconnaître que tu fais du business
Journaliste, si tu savais
La différence entre effet d'annonce et analyse
Journaliste, si tu savais
Regarder plus loin que le bout de ta caméra
Journaliste, si tu savais
Marcher droit tu tournerais moins en rond
Journaliste, si tu savais
Te souvenir qu'on se fout des audiences
Journaliste, si tu savais
Semer la paix plutôt que la discorde, les pros et les antis
Journaliste, si tu savais
Comme j'ai envie de te scooper la langue





vendredi 26 avril 2013

Et si c'était faux ?


Au vu de la morosité ambiante, j'ai envie d'apporter un peu de fraîcheur en évoquant un sujet léger qui concerne tout le monde : la mort, ou plus exactement les activités qui nous sont proposées pour l'occuper.

Le paradis, l'enfer, la belle affaire ! Au catalogue des meilleurs prétextes invoqués pour massacrer de l'humain et en faire du minerai pour Findus, ne sont-ils pas au top ? De puis la nuit des temps, des types très intelligents réussissent à convaincre des types très crédules qu'ils cotisent leur vie entière pour accumuler des miles qui leur serviront le jour J, à être surclassés en business dans le voyage vers l'au-delà. Les plus durs persuadent les plus fanatisés d'aller se faire exploser dans un bus remplis d'enfants, en contrepartie du super bonus :  mille et une nuits de papouilles avec 26 vierges garées en double file. C'est devenu notre quotidien, notre baromètre et pour certains, presque un jeu vidéo. On repense à W Bush et à son axe du mal. C'était en 2002. Savez-vous que lorsqu'il nomma Paul Bremer - un "diplomate" dont le recul et la clairvoyance avoisinent ceux de Moundir - "directeur de la reconstruction de l'Irak" (2003), ils se prirent les mains et se mirent à prier ? Voyez le résultat...  Je ne veux heurter aucune sensibilité, mais j'ai du mal avec ces idéaux-logis du pire, qui décrètent que dès que je commence à réfléchir, Satan m'habite. Force est de constater qu'aux Etats-Unis d'Amérique, pays que j'aime tant, il y a une sacrée frange d'illuminés. L'ennui, c'est qu'ils sont au pouvoir. Vous imaginez Hollande et Ayrault prier ensemble à la sortie du conseil des ministres ? Remarquez, je dis ça mais si ça se trouve... Bref, fanatisme business contre fanatisme barbu, c'est la tectonique des plaques de Semtex. Et nous, on est au milieu.  Mais je m'égare... 

Cette promesse d'une vie radieuse une fois qu'on est mort, et sa menace symétrique, règlent la marche du monde. Franchement, je n'ai rien contre la greffe d'une paire de jolies ailes blanches - en taille, je fais du M - mais j'avoue qu'elles ont du plomb le poids et l'odeur. Et puis vous croyez que ça nous rendra plus sexy quand les asticots nous sortiront de la bouche ? Paradis... Quand on voit ce que ça donne en chanson, on a peur d'y séjourner pour l'éternité. C'est peut-être pour ça que certaines personnes vivent des expériences dites de "mort imminente". Elles visitent le pavillon témoin, et finalement, elles reviennent à leur caverne terrestre sans avoir eu envie de manger les pissenlits par la racine. Comme quoi sans envie, tu reviens en vie (facile).

A l'heure où l'on découvre chaque jour des exoplanètes, où aucun génome ne résiste au décodage, où l'analyse du fonctionnement de la mémoire fait voler en éclat la sacro-sainte séparation entre le corps et l'esprit, et où l'on fabrique des moutons phosphorescents, j'ai envie de tirer au clair cette histoire d'aller/retour gratuit, qui n'a décidément rien de mystique. Car en effet les créationnistes sont mis à rude épreuve. Parmi les découvertes qui les dérangent, de nombreuses études et recherches très sérieuses démontrent de manière difficilement contestable que l'impression de « sortie du corps » résulterait de « déséquilibres dans le fonctionnement des réseaux neuronaux qui assurent l'unité de la perception du corps et de ses relations spatiales ». En clair, ce ressenti d'extracorporalité est le réflexe des derniers instants d'un cerveau sur le point de succomber. C'est très probablement dû à une sécrétion d'hormones et autres protéines générées dans cette poignée de millisecondes. Un dernier trip hallucinogène qui sert de fond de commerce à tout les bonimenteurs foireux qui nous vendent du paranormal en tube. Et qu'est-ce que le paranormal, sinon un ensemble de phénomènes parfaitement explicables que nous sommes trop ignorants pour savoir expliquer ? Maupassant avait vu juste. En 2013, dans certaines campagnes, on regarde encore de travers les femmes qui ont un chat noir.

Que des personnes soient "revenues", aucun doute. Mais revenues de quoi ? Les revenus font chier ! Ce que démontrent les recherches concernées, c'est que ces personnes ne sont jamais parties. A tout le moins, les équipes médicales ont réussi à stopper voire inverser le processus de mort en reculant sa frontière. Conclusion : ok pour le trip et l'impression de planer, la petite lumière blanche et l'option parapente, mais arrêtez de nous bassiner en nous racontant que vous avez tapé la discute avec Clémenceau et joué Purple Haze avec Jimi.

"La plus grande ruse du diable est de nous faire croire qu'il n'existe pas".
Charles Baudelaire

jeudi 18 avril 2013

Casse-toi casteur

En 1983, c'était il y a 30 ans, c'est vous dire si je suis fort en calcul, le film Le prix du danger réalisé par Yves Boisset préfigurait ce qu’allait devenir la télé-réalité, bien avant que ce néologisme ne passe dans le langage courant. Le film est une talentueuse adaptation cinématographique de la nouvelle éponyme de Robert Sheckley.

Je regarde peu la télévision, mais je pense souvent à cette histoire tant sa justesse l'a rendue prophétique. En France, nous supportons, nous subissons depuis 2001 les assauts polluants de cet univers fast-watch qui est au cerveau ce que le Big Mac est à l'estomac. Douze ans, ça commence à faire long pour une St. Barthélémy des neurones. Ce registre télévisuel a été en grande partie inspiré et importé de la télévision italienne, avant-gardiste en la matière (et sous l'influence de qui, hein, je vous le demande ?).

Si l'attrait de la nouveauté, à grands renforts de publicité voyeurigène, a pu bénéficier au corps et aux nichons de Loana, on ferait bien, en l'observant aujourd'hui, de prendre garde aux effets secondaires. A l’image du modèle économique qui l’a créée, la télé-réalité se fissure, elle craque de partout. On n'a plus le cœur à Koh Lanta et les ex-émissions phares sont reléguées sur les chaînes obscures de la TNT. Comme un virus qui mute, elle inocule toutes les fréquences et la seule télécommande ne suffit plus à se soulager. Pis, la télé-réalité se recycle elle-même jusqu'à devenir son propre sujet d'observation. Un coup à retourner Camus dans sa tombe ! Qu’est-ce qu’une Nabilla sinon une Loana 2.0 ? Ce sont des bactéries, des amibes qui gesticulent, empêtrées dans une boîte de Petri.

Certes, elles sont exploitées par des chaînes et des journalistes aussi préoccupés de nous épanouir que Spanghero l'est de bien nous alimenter. Comme on réforme les tocards des champs de courses, on évacue les imbéciles des tournages de films de cul pour en faire des casteurs professionnels, de la chair à M6. Toujours outrageusement bronzés, ils courent les castings et monopolisent les plateaux, devenus pour l'occasion des plateaux de fruits de mer où ils échouent tels les algues vertes sur les plages désertées de l'audimat. Parasites d'un écosystème où tant de gens talentueux peinent à gagner leur vie, ils s'imposent à force de vulgarité, à la recherche de ce quart d'heure de célébrité qu'Andy Warhol, en bon commercial,  leur avait vendu sans en préciser le prix ni la nature chimérique. King for a day, fool for a lifetime, ils prouvent que l'on peut être stakhanoviste dans le désœuvrement, à la fois ignare et omnichiant. En coulisse, ils évoquent tel ou tel «shoot» aux Seychelles, convaincus que c’est the place to be. Enfin, dans leur référentiel, peut-être. C'est bien connu, le paradis de ces anges ressemble à la pub Tahiti Douche où Unetelle pourra exhiber un bout de sein, nom d'une PIP, en guise d'offrande pour quinze minutes de postérité en plastic. Mais Tahiti Douche ne peut rien pour ceux qui transpirent la médiocrité par chaque pore de leur peau forcément couverte de tatouages parce que ouais, les tatouages, ben j'sais pas quoi, c'est comme si j'disais, t'es un mec, t'as pas de tatouages. Croyez-moi, alexagère pas du tout. Je travaille juste à côté d'M6, et depuis des années, j'en ai vu défiler de la starlette. Vous Moundirez tant. Au royaume des Giuseppe, il y a beaucoup de sujets, sauf pour les conversations...

Quelle sera la prochaine étape, une surenchère ? Ou bien une résilience salvatrice nous ramènera-t-elle un peu d'oxygène mental ? Je n'en sais rien, mais je tenais à donner un coup de chapeau à Rémi Gaillard, qui vient de réussir un coup de maître en plongeant le nez de TF1 dans le minerai médiatique qu’elle a généré (voir ici et ).

vendredi 12 avril 2013

Sur l'écran blanc de mes nuits blanches

Je sais, je sais, vous allez dire : "ça y est, il a fait le fanfaron un temps et il s'est essoufflé". Que nenni !

Les idées se bousculent en cohorte, entre 3 et 4 heures du matin, et c'est bien le problème. Elles ne peuvent pas faire la queue, comme tout le monde ? Arriver vers 23 heures, prendre un ticket, et se laisser écrire le lendemain matin après une bonne nuit de sommeil ? Ben non, les idées ce sont des gamines turbulentes qui turlupinent la pauvre tête où elles ont élu domicile. Imaginez la fille adolescente de vos voisins qui fait une boum tous les soirs sans exception... Soucieux d'alimenter ce blog, j'ai pris l'habitude d'y écrire à une heure tardive. C'est bien, mais c'est paaaaaas bien

Plusieurs articles récents attestent de l'impact des écrans sur le sommeil. Entourés d'écrans nous sommes, petits et grands, grands et petits, et la luminosité engendrée forcerait le cerveau à se concentrer plus que de raison et proportionnellement. Ce phénomène est facilement vérifiable : avez-vous déjà essayé d'avoir une conversation cohérente, suivie et structurée dans un endroit, un restaurant par exemple, où il y a de grands écrans sur les murs ?

Alors, à l'heure d'aller se coucher, il est conseillé d'éteindre les écrans et de se préparer au sommeil en ayant une activité relaxante, en lisant, par exemple, ou en fabricant une poupée vaudou à l'effigie d'un premier ministre sur laquelle on pourra tester notre nouvelle collection d'aiguilles à tricoter. C'est ce que je me suis entaché à faire depuis quelques temps. Je veux dire, lire, parce que je suis nul en tricot. J'ai cédé le créneau horaire du racontage de bêtises au lisage de choses intelligentes, et ça marche plutôt pas mal. J'ai bien craqué quelques fois, pour écrire des âneries d'ordre professionnel. Alors mea culpa, j'ai un peu déserté Scrat mais ce n'est que pour mieux accumuler des sornettes à raconter.

Allez, il est 9h30, je vais aller dormir un peu au bureau, on vient d'acheter un nouvel écran tout noir.