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Opinions tranchées, points de vue partiaux, caricatures iconoclastes, analyses simplistes, expressions à l'emporte-pièce, conclusions hâtives...
Des avis sur tout mais surtout des avis. Taquin mais pas moqueur, écorché mais pas donneur de leçon, provocateur... De rires je l'espère.
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dimanche 15 février 2015

Le pays où la vie est moins chérie

Aux Etats-Unis, tu rentres dans un magasin, tu es un client.
En France, tu rentres dans un magasin, tu es un emmerdeur.
En Etat Islamique, tu rentres dans un magasin… Y’a pas de magasin. Alors tu es en colère, tu retournes dans un magasin en France, et tu tues tout le monde.

En France, la première question d'un décideur est : combien ça coûte ?
Aux Etats-Unis, la première question d'un décideur est : combien ça rapporte ?
En Etat Islamique, la première question d'un décideur est : combien on fait d’audimat ?

En Etat Islamique, si tu critiques le prophète, on te tue.
En France, depuis le 7 janvier, et à Copenhague depuis le 14 février, si tu critiques le prophète, on te tue.
Aux Etats-Unis, si tu critiques le prophète Monsanto, on te tue. D’ailleurs on te tue aussi si tu le respectes, mais plus lentement et de l’intérieur.

A Paris, tu appelles un taxi, tu te fais insulter, alors tu appelles Uber, et tu te fais insulter, par le taxi également.
A New York, Boston, Miami, Los Angeles, Seattle, San Francisco, tu lèves le doigt pour te gratter le nez, trois taxis s’arrêtent.
A Kobané, tu appelles un taxi, il vient vers toi et il explose.

En France, tu veux mourir, la loi t’en empêche.
En Etat Islamique, tu veux pas mourir, la loi t’en empêche.
Aux Etats-Unis, tu veux mourir, ta banque t’en empêche.

En Etat Islamique, il faut tout donner à dieu.
Aux Etats-Unis, il y a dieu pour tout pardonner.
En France, il y a Dieudonné.

Aux Etats-Unis, tu veux acheter une arme, avec plaisir, sur place ou à emporter dans votre école ?
En France, tu veux acheter une arme, avec plaisir, sur place ou à emporter dans votre cité ?
En Etat Islamique, tu veux acheter une arme, avec plaisir, c'est pour exploser sur place ou pour emporter ?

Aux Etats-Unis, le DRH est un business partner.
En Etat Islamique aussi.
En France, le DRH est un préposé au stock de viande.

Aux Etats-Unis, tu envoies un CV, c'est bien vu, ça signifie que tu veux travailler.
En France, tu envoies un CV, tu es un tocard qui s'est fait jeter de là où il est.
En Etat Islamique, pour envoyer un CV... Vous justifiez d'une expérience réussie d'au moins cinq ans en délinquance avec violence. Paumé et sans repères, vous détestez les juifs et les apostats sans savoir pourquoi, vous êtes très motivé(e) pour en découdre avec une société que vous rejetez et vous êtes prêt(e) à rejoindre le premier connard qui vous fera croire que vous avez une famille. Vous maîtrisez Grand Theft Auto et les armes automatiques, de poing et de jet (AK47, Tokarev, arbalète). Vous aimez le contact avec la clientèle. Après une période de formation auprès de nos moniteurs titulaires du BOOMFA, vous partirez sur le terrain afin de développer nos marchés à l'export et ouvrir de nouvelles gorges de business. Autonome, vous avez un grand sens de l'initiative pour choisir vous-mêmes les innocents que vous massacrerez sur le territoire qui vous sera affecté. Vous êtes photogénique en tenue de combat (cagoule fournie). Ce poste nécessite de fréquents déplacements. La connaissance des outils bureautiques et de communication est indispensable. Un séjour en univers carcéral serait un plus. Package attractif, forte prime sur objectifs. Possibilités de progression rapide. Contrat à durée islamisée. Merci d'envoyer CV, book et versets de motivation à notre service recrutement, Maison d'arrêt de Fleury Mérogis, 7, avenue des peupliers 91 Fleury Mérogis Cedex.

mardi 10 février 2015

Ça sent le sapin

Elle me manque, mon Autriche quasi-natale. A trois mois près, on m’aurait appelé Alexander. Elle me manque, il faut que je la voie au moins une fois par an. C'est bête comme chou, comme un retour au code source. J’ai besoin d’étreindre mon Tyrol, d'entendre sa musique, dormir dans ses prairies, voir mes montagnes, sentir mes sapins en me promenant sur les wegs. Même si mon village est devenu une station star, boursouflée d'hôtels pour russes en goguette, je l'aime. Et mes pistes ! Ah, mes pistes, vous m’avez vu grandir, glisser, sauter, tomber, me relever. Vous avez fait de moi un krazy kanguruh heureux. Précision : ce nom est celui d'une piste bosselée mythique qui s'est fait voler sa notoriété par le chalet devenu bar branchouille installé sur son bord, où désormais des tonnes de viande saoule vont et viennent au son du DJ et des rots de chevaliers teutons. Mais qu’est-ce que ça peut faire comme bruit un kangourou ! Et puis vint l’adolescence, la bière, les wursts, les filles, les wursts dans les filles. Et la neige, toujours. J’ai un flocon dans le cœur. Juste derrière l'étoile.

Noël, c'était magique. Il faut dire que là-bas, on ne rigole pas avec le petit Jésus. Conifères parés de leurs plus beaux oripeaux, cuisine à se damner comme les pistes, grands feux crépitants, cloches, bougies et couronnes. Ô Tannenbaum... Une ambiance flamboyante, quelque part entre Heidi et le Klu Klux Klan. Oui, car c'est un endroit où les bronzés ne font pas de ski. Les seuls qui ont droit de cité, ce sont les rois mages. Et encore, c'est pour un CDD de 24 heures.

Qu'elle était belle ma montagne ! Les forêts majestueuses, tous ces arbres de front, c’est une fierté nationale, mais à un point ! Mes amis autrichiens aiment tellement leurs sapins qu’ils ont toujours préféré brûler les juifs à la place. Alors vous pensez, moi sur les pistes, si je faisais chauffer mes planches ! J’ai toujours veillé à faire la différence entre schuss et anschluss, même quand on posait en faisant Heil ! à l'école de de ski. C'est peut-être pour ça que je skie vite et avec un style qui fait fureur...

Vivre un tel paradoxe n'est pas commun. Parfois, j'imagine si les Merah, Fofana, Kouachi, Coulibaly, étaient nés à Linz dans les années 20. Qu'auraient-ils fait devant le siège viennois de la SS en 1942 ? Voyez-vous le dilemme de ces garçons : courir pour fuir ou courir pour rejoindre ? Parfois, j'y pense, et je n'oublie pas, quand je marche dans la nuit autrichienne sous la voie lactée jaunissante.