Bienvenue sur Alexagère

Opinions tranchées, points de vue partiaux, caricatures iconoclastes, analyses simplistes, expressions à l'emporte-pièce, conclusions hâtives...
Des avis sur tout mais surtout des avis. Taquin mais pas moqueur, écorché mais pas donneur de leçon, provocateur... De rires je l'espère.
Retrouvez-moi sur Facebook

mercredi 19 décembre 2012

Putain, un mois !

Nous sommes le 19 décembre. Je m'aperçois avec effroi qu'un mois est passé depuis mon dernier billet. Ce temps qui passe aussi vite que l'espoir de gagner à l'Euromillions est en soi un magnifique sujet d'écriture. Mais tant d'autres ont passé tant de temps à écrire sur le temps... Je reviens à temps. Je sais, on s'y attend, elle était facile.

Bref, j'ai été aspiré, en bon shadok parisien, par toutes les contingences et les aléas possibles, ou presque. Je suis devenu, enfin, j'ai continué à devenir, la caricature qui sert de carburant à ce blog. La boucle est bouclée !

Heureusement, il y a plusieurs brouillons dans la boîte et je vais m'empresser de les finaliser pour reprendre le fil qui nous lie... et qui nous lit.

A très vite,
A.

dimanche 18 novembre 2012

Entrée, plat, désert

S'il est de bon ton de critiquer à tout-va les parisiens, il faut aussi savoir leur rendre justice. J'ai rencontré autant de gros cons dans toutes les régions de l'hexagone que dans les vingt arrondissements. Pour autant il est un moment, une situation particulière, un symbole, qui marque la vie de tout vrai parisien. C'est le passage obligé vers la quintessence de ce côté petit marquis poudré et ridicule, le Rubicon de la branchitude usée et usante, la perpétuation de notre culture nombriliste : les dîners parisiens. Je pense en particulier aux dîners professionnels ou semi-professionnels, car les dîners entre amis ne sont pas des dîners mais des moments de vie et de sérénité. Je les exclus de facto du périmètre. De même, je n'adresse pas les dîners de la Champion's League qui réunissent le gotha du pays, mais ceux de la fédération intermédiaire, "qu'aimerait bien avoir l'air, mais qu'a pas l'air du tout".

Se rendre à un DP, c'est aller passer un scanner social. Je dirais même que ça ressemble à un Grand Prix de Formule 1 : le démarrage est stratégique. Lors de votre arrivée, qui en marque le départ, il faut être suffisamment bien placé sur la grille pour se faire remarquer, mais pas trop quand même, sinon vous êtes grillé. Il y aura des duels, des joutes verbales, des accélérations, des courbes, et c'est souvent lors du freinage que vous aurez le plus de chances de dépasser un concurrent et peut-être, de prendre la tête... de votre entourage. Jusqu'au drapeau à damier, c'est une course d'observation où la victoire appartient à ceux qui obtiennent la meilleure part dans le gateau de l'estime sociale. Car tel est l'arrière-goût de tous les plats. A tel point qu'avec beaucoup de justesse et un cynisme hors norme, une émission de télévision a pris le parti de synthétiser ces molécules sapides et de les diffuser à grande échelle. Un dîner presque parfait érige en modèle cet état d'esprit et le bouillon d'hypocrisie qu'il fait couler dans chaque casserole. Si moi j'exagère, je ne sais pas ce qu'il faut dire de M6. L'émission structure le concept autour de trois axes : la cuisine, le décor et l'ambiance. Concentrons-nous sur la troisième dimension.

Pour la conversation, misez sur des thèmes classiques et culturellement consensuels. Exemple : moyenne sur l’autoroute et points sur le permis. Assaisonnez avec quelques poils de Coyote et servez à la sauce "tout' façon, maintenant, on peut plus rouler". Ben oui, c'est dingue, on se retrouve contraints d'être civiques, quelles conneries ces radars ! Voilà pour le warm-up, le tour de beauf.

Si vous sentez que ça prend, vous pouvez passer au stade exotique, ça relèvera le niveau de l'entrée. Pour cela, misez sur l'utilisation du « là-bas » pour parler d’un ami à l’étranger. Effet garanti : l’ami étranger rend plus de service que l’ami Ricorée. Il permet de se faire mousser en racontant à l'envi la vie de cet expatrié qui a un quotidien de pacha et du personnel dans sa maison de Mexico. Par capillarité, c'est un peu comme si c'était vous. Dans le même registre, je ne peux m'empêcher de parler de New York dans un petit aparté qui mériterait un billet à lui seul...

Je suis toujours amusé par la fascination que New York exerce sur les parisiens. Paradoxalement, ils se targuent d'habiter la plus belle ville du monde, mais se vantent dès qu'ils le peuvent d'avoir traversé le Brooklyn Bridge. New York ça marche toujours très bien, même encore en 2012 alors que l'on pourrait croire le concept éculé, tant les français sont à la 5ème avenue ce que le pétrole est à la Bretagne : une pollution inhérente (pardon au bretons, mais ça me fait marée...). Savez-vous quelle est la deuxième langue la plus parlée à Central Park ? L'anglais, juste derrière le français. Tendez une ou deux perches en faisant allusion à NY et il y aura toujours un couillon qui mordra à l'hameçon. Evoquer la grosse pomme, c'est mettre du Red Bull dans l'attention et la considération que les convives vous apportent. Dire qu'on y va, qu'on en revient, qu'on connaît quelqu'un qui, c'est fabriquer en direct live le dessert le plus glamour de ce dîner : le Manhattan Melba. Il dépasse même la meringue de Los Angeles, certes glorifiante mais avec des seins en plastique et un Johnny gâteux qui en rend l'effet amer. 

Revenons à Paris, que vous connaissez dans ses moindres recoins. La dernière expo, le dernier restaurant branchouille, et tous les trois-étoilés de la capitale... Comme une bonne vaseline, vous rentrez partout. Toutes les relations citées par les invités sont de près ou de loin vos potes ou vos subordonnés, vous êtes un réseau social à vous tout seul. Pensez à la phrase de Cocteau et gardez en réserve des paroles critiques sur ces sujets, ça vous donnera l'air pionnier.  En guise d'airbag utilisez votre application Wikipedia mobile pour toute référence culturelle sur laquelle bien entendu, vous aurez un avis. Rien ne vous échappe, rien ne vous étonne, dans cette farandole de fanfarons à défaut de fromages.

Pendant les moments creux, vous smartphonerez plus ou moins discrètement pour décrire votre ennui par sms ou par Twitter. Il est très important que votre réseau - encore - sache que vous êtes au-dessus du niveau local. Attention toutefois, le procédé est galvaudé et vos remarques pourraient même revenir par effet boomerang sur l'iPhone de votre voisin.

Vous me direz : tout ça est bien joli, mais il n'y a pas qu'à Paris que la danse sociale sévit. Ce n'est même pas le propre de l'homme, car la plupart des êtres vivants se jaugent lors d'un premier contact afin de se positionner dans la pyramide de la meute. Certes, de Perpignan à Strasbourg en passant par Clermont-Ferrand, le même esprit renifleur s'invite et s'infiltre dans l'air ambiant. Mais Paris surpasse tous les univers par son côté Roi Soleil, convaincu que ce qui ne commence pas par 75, ou à la limite 92, sent la bouse ou au mieux, la petite bourgeoisie de province. Monsieur Dali, vous n'étiez pas au courant, mais la gare de Perpignan n'est pas le centre du monde !

A la fin de la soirée vous pourrez vous lâcher un peu en vous lamentant sur cette vie de shadok mais vous préciserez très vite que demain, vous enchaînez trois comités importants. Le lendemain justement, n'oubliez pas de débriefer afin de mesurer votre score et de vous faire rassurer : n'ayez crainte, vous avez plus assuré que celui d'en-face.

Vous êtes libre mercredi soir prochain ?

mardi 13 novembre 2012

La fille, le père, et Cauet

Parfois, le hasard fait des clins d’œil intéressants. Alors que je prépare un billet sur les journalistes et les médias, j’ai vécu la semaine dernière un épisode instructif à travers une incursion involontaire en territoire radiophonique...

Jeudi 8 novembre, 16h. En réunion dans une salle aveugle d'une tour à La Défense, je reçois un appel de la maison. Ca sent l'internet qui ne marche plus ou bien la bataille entre marmots pour une histoire de Wii ou de non. Sitôt sorti, j'écoute le message. Ma fille aînée, presque adolescente, m'explique qu'elle a réussi à avoir 2 places pour l'émission de Cauet sur NRJ le soir même. Elle me demande si je peux l'accompagner. 2 minutes de réflexion, examen des scénarios (comprendre 'excuses') possibles... Ce soir, j'avais envie de boire un bon verre de vin en regardant Il était une fois en Amérique. Je décide de tenter une sous-traitance auprès de ma femme. Huit secondes plus tard, je suis désigné volontaire pour l'ingrate tâche et je ressemble à ça :




Adieu, Sergio Leone, De Niro et Puligny-Montrachet ! Il faut être à 20h précises rue Boileau, dans le 16ème arrondissement, au siège de la sus-dite radio. Nous voilà donc partis en métro, ma fille n'a jamais marché aussi vite et moi, j'ai des chaussures en plomb.

20h01, arrivée dans le hall. Il y a déjà une quinzaine de jeunes filles, à vue de... nez elles ont 14 à 17 ans au plus. C'est sûr, je vais passer pour un vieux pervers. Ah non, une maman est là, ouf : 2 vieux pervers. Les réceptionnistes nous font signer les formulaires, puis nous invitent à attendre 20h45 pour la mise en place de l'émission qui démarre à 21h. Cauet arrive, salue gentiment, va s'installer.

A l'heure dite, on nous appelle, pointage par les prénoms, suivage de la dame, attendage devant la salle. Première surprise, le studio est assez petit. Je m'attendais à une sorte d'auditorium avec des animateurs distants. C'est en fait une salle vitrée, de la taille d'une belle salle de réunion comme celle où j'étais l'après-midi même, avec autant d'ordinateurs au mètre carré. Briefing, installation sur 3 bancs entre la table et le pupitre technique, c'est convivial, nous sommes une vingtaine dans le public. L'ambiance est détendue et l'équipe d'animateurs-producteurs va et vient.

21h, début des hostilités. Je me dis : sois je lutte, j'invoque Bernard Pivot en rite vaudou pendant 3 heures et je souffre, soit je débranche mon cerveau et je laisser filer. Option 2, pour revenir au menu général, tapez #. Et je vais vous dire, franchement, je ne regrette pas car on a bien rigolé. La ligne éditoriale est assez sobre : bite, couille, poil. Une fois ce triptyque assimilé et évacué, le reste est édifiant à observer et impressionnant de professionnalisme. L'animateur mène sa barque à la braguette - autant dire qu'il ne rame pas un instant, la bonne phrase au bon moment dans le bon ton. C'est un sniper comme un autre, mais lui tire des ficelles. Travail de précision sur cible mouvante, chapeau.

Le concept repose en grande partie sur des canulars téléphoniques faits en direct live, plus ou moins regroupés par thème. Par exemple, une jeune fille doit énerver son père en lui racontant cette histoire vieille comme le monde : papa, j'arrête mes études à cause de ma grossesse, mais ne t'inquiète pas, mon ami qui a ton âge a une bonne situation, il est photographe érotique, etc, etc. Ca marche, ça part au quart de tour, ça gueule, ce soir-là en portugais et j'avoue, on rit à gorges déployées. Le pauvre papa Carglouche finit tellement énervé, pardon, véner, qu'il ne comprend pas que c'est une blague. Le reste de la soirée à l'avenant, toujours dans une ambiance détendue et sympa à l'égard du public qui se délecte de l'échauffement, voire de la détresse, des auditeurs. Au jeu Marion teste ton mec, j'ai appris une nouvelle expression : "j'ai le baltrou qui larsen", Pivot n'a qu'à bien se tenir... 

Pendant les pauses, le maître des lieux propose une séance photos et se plie de bon coeur à l'exercice. Il conclut en mixant pendant une demi-heure et tout le monde danse. Si on m'avait dit ce matin-là que je me retrouverais le soir-même en boum chez Cauet avec ma fille, j'aurais sans doute répondu :

A minuit, c'est fini. L'équipe est rincée, ça se sent, ça se comprend. C'est une forme de marathon. Au revoir aimable, on se rhabille et on file en repensant aux vannes de la soirée. 

Le retour fût pénitent. Nous prîmes un taxi, qui, celui-là, s’arrêta. Je passe pour le Jean-Claude Dusse de service : « Bonsoir Monsieur, heu, pardon, Madame… ». Une chauffeuse black à dreadlocks que j'ai failli appeler Sandy, comme les 110 kilos (merci Franck) qui l'incrustaient dans son siège. Elle écoutait des prières en boucle à la radio, ce qui nous permit de laver nos chastes oreilles après tant de salacités. Plus Cauet de toi, mon dieu, plus Cauet, de toi...

lundi 12 novembre 2012

Slibard ringard

Un article du Monde, enfin pour être précis, sur lemonde.fr car ce n'est pas la même rédaction, m'a encore fait rire hier. Il est question de la ringardisation officielle des caleçons flottants.

Le débat est parti au quart de tour entre pro- et anti-. L'auteur de l'article semble avoir pris fait et cause pour le caleçon moulant, ustensile ayant toutes les vertus, notamment celle d'éviter que les roustons pendouillent, alors que le caleçon flottant, non.

Le caleçon flottant serait aussi has-been que Jackie Quartz, néanmoins son seul atout serait de laisser nos bouboules valser naturellement, sans subir la compression d'un usager du RER B qu'impose le vilain slibard. Je vous épargne les considérations médico-pendulaires qui s'en suivent. Peut-être faut-il rappeler que la plupart des hommes mettent un pantalon par-dessus leur caleçon, et qu'il est inutile de mettre un caleçon confortable si c'est pour le recouvrir avec le dernier jean slim fit à la mode.

Le caleçon flottant aurait par ailleurs tendance à remonter sur les cuisses, créant mécaniquement des bourrelets disgracieux. Ben je suis désolé, j'ai essayé les caleçons moulants, et c'est exactement pour cette raison que j'ai laissé tomber, enfin si je puis dire.

Reste le slip, et son image ringarde d'éternelle poche à kangourou qui renvoie immédiatement son propriétaire au rang d'Homer Simpson testi-gratteur. Alors il faudra m'expliquer pourquoi les rayons lingerie homme des grands magasins regorgent de slips multicolores et polymorphes du sol au plafond. De Boss à DKNY en passant par Armani et Dolce & Gabbana, l'étiquette marsupiale est très bien assumée par les chantres du vrai confort caudal.

Je tenais à rebondir ici sur un sujet aussi fracassant. Lire des articles aussi niais sur le confort de nos roubignoles, franchement, ça me les casse.

Au fait, vous avez deviné ce que je porte ?

mercredi 7 novembre 2012

2% de chignon

Le fauteuil est gris mais on distingue de moins en moins la différence entre la coloration d'origine et la crasse accumulée. Il est ramolli, râpé, usé, craquelé, et déchiré à plusieurs endroits. Il y en a beaucoup d'autres tout autour, dans un état comparable, dignes du style Ceausescu des années 1970. Ce sont les fauteuils du lounge Air France à Roissy-Charles de Gaulle Terminal 2. Leur état représente assez bien l'état d'esprit de la compagnie à l'égard de ses passagers. Et si Air France fanfaronne avec ses nouveaux salons ici et , la simple existence de cette usure plus ou moins rafraîchie est révélatrice.

A vrai dire, le protocole compte autant que la peau de vache. On vous accueille avec un air pincé, avec un cérémonial qui vous laisse croire pendant une demi-seconde que vous êtes le pouilleux qui veut pénétrer dans un palace, jusqu'à ce que vous sortiez votre sésame en forme de carte Gold. "Très bien monsieur, allez-y". Vous entrez alors dans cette salle d'attente fade qui n'a de lounge que le nom et en guise de menu vous avez droit à quelques snacks rances et cheapissimes. A regarder l'empressement, voire la grossièreté, avec laquelle le client moyen se rue sur la presse parce qu'elle est gratuite, on peut comprendre l'attitude des cerbères, pendant une demi-seconde également. Merveilleuse quintessence de l'illusionnisme marketing que cette paroi vitrée et ce guichet qui nous flattent l'ego en nous séparant de la plèbe. En termes techniques, c'est une déclinaison de l'effet Veblen.

Comme tout ce qui est à forte empreinte franco-latine tendance George Valentin, la compagnie se regarde le nombril, persuadée qu'il est de bon ton d'afficher une posture hautaine pour justifier d'être membre de Sky-frime. J'ai fait partie de la horde des abonnés, jusqu'au jour où j'ai ouvert le hublot, où je me suis aperçu que les miles accumulés sont une vaste supercherie. Certes, à l'origine le système avait ses avantages, et l'on pouvait voyager presque gratuitement de temps en temps. Et puis la machine a gonflé, les miles ont muté. Face à la demande, Air France a inventé les miles de riches et les miles de pauvres. Et cette invention messieurs dames, c'est la plus importante évolution de la vaseline depuis sa création qui date, c'est drôle, de la même année que celle du mot avion. Les miles de pauvres, comment dire... Ce sont des miles qui vous servent à dire que vous avez des miles, et pi c'est tout. Inutilisables sauf sur un vol Paris-Grozny le jeudi à 4h du matin, ce sont les miles figurants sur votre compte, et je mets bien un 's' à figurants car il s'agit de l'adjectif. De la figuration, quoi. Le modèle s'est auto-détruit le jour où on a affecté aux miles une valeur marchande, d'abord officieuse puis tout à fait officielle (exemple : 12000 miles coûtent 312€ sur le site Air France).

Aujourd'hui, à quoi servent les miles, vraiment ? A avoir des "avantages" (avec des guillemets pas du tout figurants) si ridicules qu'ils relèvent d'une indigence commerciale savamment calculée. En écrivant ce billet j'ai fait un test simple : réserver un aller-retour Paris-Seattle avec et sans miles. Résultat ? 50.000 miles consommés, pas le choix sur la date, ni sur la classe, et au final 50% d'écart de tarif alors que le concept eut voulu que je paie 10% du billet. Le prix à payer en supplément provient des taxes d'aéroport et autre inflation kérosénique. Certes, le système de miles n'est pas un open bar, mais on atteint aujourd'hui un niveau de restriction d'usage sans précédent. Je sais, ce n'est pas votre faute, Monsieur Air France, hein, vous n'y pouvez rien. Pas plus que vous ne pouvez faire des efforts pour savoir ce qu'est la notion de service. La théorie c'est beau, la réalité est à peu près aussi souriante que l'une de vos rombières (composition d'une hôtesse Air France : 70% d'aigreur, 28% de morceaux divers et 2% de chignon). Au même titre qu'un opérateur télécom ou internet, Air France a énarquisé la notion de client. A croire que les lignes ne bougeront que lorsque Free se lancera dans le transport aérien.

Le plus drôle, c'est qu'il y a encore un paquet de gens qui rentrent dans le jeu et qui se la racontent pour des histoires de miles. Je vous passe les discussions passionnantes lors de dîners parisiens, qui feront l'objet d'un prochain billet. Observez le bal des voyageurs et des tags de bagages cabine. On se mate l'air de rien, les regards se croisent, se toisent. Comme il est fiérot celui qui est Gold à l'égard de celui qui n'est que Silver, et qui a presque honte sans jamais l'avouer. On croirait un match entre winners et losers, comme ce que Verino raconte à propos de la queue à la FNAC (ici à partir de 5'27"). Quant au voyageur Platinum, lui ne regarde même plus alentour, il est au-dessus de tout ça puisque toujours en vol, il a atteint le Graal du plouquisme de comptoir Air France, il est l'artistocrate de la république jus de tomate-cacahuètes.

Une éloge de l'élitisme ? Ce serait un vrai paradoxe ou un sacré jeu de mots avec les statuts de frequent flyer Air France. Et encore faudrait-il que le terme ait un sens dans le cas d'espèce. "Privilège pour le plus grand nombre" est un oxymore air-français, rien de plus.

lundi 29 octobre 2012

Eloge de l'égoïsme

J'aime mon sushi bar. Depuis 14 ans, j'y vais au moins une fois par semaine. Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige, j'ai besoin de ma dose de poisson cru servie sur sa plaque de bois. J'ai fait parfois des prouesses, étant à 50 km de Paris, pour voir les guirlandes de toro, maguro, temaki, et autres unagi, défiler sur le comptoir. Enfourcher la moto à 12h, direction A13, arrivée à 12h30 à Paris centre, fini de manger à 12h50, retour sur site à 13h30.

Il n'est pas glamour pour un sou mon sushi, il ressemble à n'importe quel autre et bien entendu, c'est un vrai japonais, et pas un de ces faussaires qui vous servent des bouts de plastique rouges et blancs en guise de hors d'oeuvre. Deux mobiles branlants au plafond, des cadres penchés et une horloge ringardissime au-dessus de la caisse. Mais bon sang ce que c'est bon ! Entre le sushiya, le maître-sushi, et moi, c'est une longue histoire. Cela fait longtemps que nous n'avons plus besoin de parler. De toute façon il n'a jamais été bavard. Il me regarde à peine, mais il sait que je suis là, et d'un coup je vois arriver devant moi une ribambelle de petits plats aussi délicieux les uns que les autres. Mes voisins de bar se demandent souvent ce que j'ai commandé, médusés de voir le traitement VIP auquel j'ai droit sans jamais avoir rien demandé.

Je sens que je vous mets l'eau à la bouche... Mais dois-je vous donner l'adresse ? Et ainsi, participer au buzz (voir le billet précédent au sujet de ce terme) ? Faut-il partager coûte que coûte un "bon plan" ? Cette alternative est devenue une norme, non, pardon, un vrai business, voire même un diktat. Ne pas partager, c'est s'auto-ostraciser. Les guides, sites webs et autres blogs façon boufforama ont poussé comme des ceps d'octobre pour faire de chaque membre de la "communauté" un happy few. Un happy mon cul, oui ! Ne comptez pas sur moi pour vous dire où il est. Voici la démonstration des effets néfastes du partage systématique et irréfléchi :

Si je donne l'adresse de mon sushi bar, je déclenche une avalanche, plus ou moins forte, à plus ou moins court ou long terme. Je participe à sa réputation, et la boule de neige envoyée du haut du Mont Facebook provoquera tôt ou tôt, et de toute façon bien trop tôt, une affluence inhabituelle pour un endroit paisible. C'est le début des ennuis. Un restaurateur artisan ne sait pas forcément gérer ces situations. Il ne se lève pas chaque matin avec l'ambition de monter un business, tout le monde n'est pas Alain Ducasse. Débordé, il peut devenir tendu, ou bien être amené à refuser du monde. Dans les deux cas, tout le monde est perdant.

Admettons qu'il réponde à la demande croissante en s'adaptant. Alors c'est le début de la fin. Il sera tenté, mécaniquement et inéluctablement, de revoir sa salle, ses prix, ses plats. A horizon 5 ans, l'endroit charmant fréquenté par des habitués sera devenu un de ces lounges machin-chose où l'on vient consommer de l'ennui et brouter un oursin à 30€ dans une lumière tamisée, à croire que les tarifs sont inversement proportionnels à la luminosité. Ou pis, un endroit déguisé en endroit sympa, savamment cradifié pour faire vrai, et qui vous sert du sous-vide dans l'assiette en soulageant le trop-plein de votre portefeuille. Les chantres du food business essaient de nous convaincre que "c'est ce que les gens veulent". Vraiment, c'est ce que nous voulons ?

Je ne suis pas égoïste, vraiment pas. Mon seul souci, c'est de préserver l'authenticité de l'endroit, de la cuisine, des gens, de l'ambiance, de l'odeur. Mon sushi bar, je l'ai trouvé par hasard. J'ai fait cet effort. Autre époque, c'est vrai. Mais aujourd'hui cela reste possible, c'est même un acte de résistance envers les réseaux sociaux dictateurs qui nous injectent dans le cerveau à l'insu de notre plein gré cette envie irrépressible, presque hystérique, de tout partager tout le temps. Mais la vie n'est pas qu'un bouton like !

Nous y sommes de vrais happy fews. Quelques habitués dont les allées et venues se sont forgées au fil des années, et pas en trois clics et demi. Nous nous reconnaissons, pas besoin de parler beaucoup. Le chef est là, on envoie la commande d'un simple geste. Un répit, un instant de plaisir, un petit bonheur dans un monde de crispation. Et ça, ça n'a pas de prix.

Demain, je ne vous parlerai pas de mon restaurant vietnamien.

samedi 27 octobre 2012

"M'a tuer" m'a tuer

Comme le tissu, les lunettes et le parfum, le langage a ses modes. Elles devancent, illustrent ou suivent les époques. Au gré d'un fait divers, d'un néologisme, d'une action marketing, d'un dialogue de film ou d'une antonomase, elles déclenchent un élan frénétique de répétition et galvaudage d'un mot, d'une expression ou d'une onomatopée. Avant que ledit mot soit fondu dans le langage courant et reconnu par l'Académie, ou pas, on en boit jusqu'à outrance. C'est bien cet excès de laisser-aller beaufisant que je pointe aujourd'hui, et non le mécanisme de fond qui structure l'évolution naturelle de tout langage.

Les causes sont diverses. Les buzzwords créés de toute pièce par des Séguéla de pacotille (pléonasme) pour vendre in fine de la camelote sont une chose (voir la page Wikipedia qui décrit le phénomène), les purs effets de style en sont une autre. En écrivant ce billet, je me suis aperçu que la toile est très bien documentée sur le sujet. Au fil des ans, j'ai noté quelques-uns de ces modaux mots pour les partager un jour.

Tout le monde, ou presque, se souvient de François Mitterrand répondant avec sa fausse spontanéité caractéristique à Yves Mourousi qu'il était câblé. Ca m'avait accablé... Pour les plus jeunes, c'est .

A la fin des 80's, les journalistes ont une apparition : le mot sporadique. Ils nous le servent matin, midi et soir. Ce mot a meublé, ponctué, conclu un nombre incalculable de reportages et d'articles. Pourquoi ? Franchement, je n'en sais rien, mais je me souviens de cette overdose pas du tout sporadique.

Un peu plus tard, dans les années 90, on pointait la mise en scène de la vie quotidienne en disant d'une personne qui en faisait trop : "il/elle est en représentation permanente". Ce commentaire, c'est la cerise sur la langue de vipère. Constant comme le goût de l'humain pour critiquer autrui, il mue comme une sorte de fil rouge. Aujourd'hui, on parle volontiers de posture. Quelle imposture !

1993, millésime du Okaaaaayyyy de Jacquouille la Fripouille. J'en ai encore des acouphènes. A la même époque, le domaine alimentaire fût un grand fournisseur d'ingrédients verbaux. Il y eut la malbouffe de José, et le mot food/fooding décliné à toutes les sauces. Ca, on en a mangé du fooding.

2000, les invasions barbares, la nouvelle économie arrive et avec elle un nouvocabulaire déferle sur le monde. Le Net et sa horde de mots sauvages prennent le pouvoir. Les bourses chutent, les mots lestent nos langues de langueurs monotones.

2008 fût marquée par l'honorable revival de l'accent Ch'ti. Au bout d'un moment, il s'en est fallu de peu que je tarte le 50.000ème Biloute. Concomitants, les dérivés chimiques comme liberticide m'auraient presque fait rire s'ils n'avaient pas drainé la stupidité de la récupération politique.

En commentaire de football : très en vogue à l'heure actuelle, le "il cherche une solution". Ca fait bien, ça fait consultant technique. En fait, le mec qui a le ballon regarde autour de lui si un autre mec de son équipe est libre pour recevoir une passe.

On parle beaucoup, aujourd'hui, de gouvernance de tout et n'importe quoi. C'est fou comme un mot qui sonne peut cacher le manque de fond de ceux qui le prononcent. A les écouter, il faudrait que je définisse la gouvernance de ma machine à expresso... Aujourd'hui toujours, le ou pas marche très bien. Si bien d'ailleurs que j'ai cédé à la tentation quelques lignes plus haut. Le haut du pavé également pour vintage, si boboïsante manière de dire ancien ou d'occasion. J'en ai le cerveau lavé comme un jean vintage.

Aaaah, un que je ne pouvais pas rater : le "merci Omar", plus connu sous la forme "xxx m'a tuer". Est-il un article, un titre, un bon mot, qui ne s'est pas laissé aller au m'a tuer de service ? Devenu le chouchou de l'expression de ras-le-bol, m'a tuer m'a tuer. Si seulement l'expression avait existé à l'époque du petit Grégory...

And the winner is... Le gagnant, le mot des mots, the mother of all expressions is... Le BUZZ !! Cette façon néo-pompeuse de dire bouche-à-oreille a envahi nos bouches et nos oreilles justement, en sous-traitant une grande partie du lien bucco-auriculaire à un flux électronique.

S'il vous plaît, faites-moi plaisir et faites un peu de buzz sur ce billet.

mercredi 24 octobre 2012

Alex Consulting Group


Avant j’étais consultant. Aujoud'hui je rêve de devenir humoriste. J'ai des atouts : ça reste un métier de clown. Ben si : dans les 2 cas tu es payé pour raconter des conneries ! D’ailleurs la plupart des consultants ont fait des Hautes Etudes de Clown. Remarque, quand tu es consultant tu peux faire rire le client malgré toi alors que quand tu es humoriste tu n’es pas certain de faire rire… 

On va commencer par définir de quoi on parle. Le consultant, c’est une créature hybride, mi-homme, mi-slide. Il parle un langage étrange qui combine l’austérité d’un croque-mort avec le jargon d’un publicitaire. Si l’homme descend du singe, le consultant lui, descend de son piédestal, ou de l’étage de la DG, c’est selon. Mais le consultant et le singe ont des points communs : ils assoient leur pouvoir dans les branches de l’arbre. Chez les consultants, ce comportement sociologique s’appelle être "Corporate". Lointain cousin du bonobo, son cri de guerre est « Go/no go !». Comme son cousin, le consultant répète ce qu’on lui dit. Et comme il est presque aussi malin, il se fait payer pour ça. Le singe mange des bananes, le consultant balance les peaux, c'est la symbiose parfaite.

Il y a une hiérarchie très stricte dans les groupes de consultants. Ce sont les plus vieux qui mangent en premier. Puis les autres se partagent les restes. Ils se déplacent généralement en groupes. Ils se partagent en journée le balai qu’ils se mettent dans le cul, et le soir, ils se lâchent autour des copeaux. Enfin non, je déconne, le soir, y’a nocturne. Ben oui, quoi, il faut finir la prèz pour demain. Parce qu’en fait, le consultant, c’est le meilleur ami du cadre. Il le suit partout avec une dévotion et une servilité qui n’a rien à envier à celle d’un journaliste français face à un homme politique. Le consultant, c’est en fait un intérimaire de luxe qui est là pour faire le boulot du management à sa place. Le sale boulot, de préférence, car le management est souvent courageux. Mais comme il y a une justice, le client n’oublie jamais de récupérer le travail à son compte. 

Etre « à son compte », justement, c’est le fantasme du consultant. Devenir freelance, après des années de loyal tapin, il aspire à devenir mercenaire, convaincu qu'il est que c'est lui qui fait une faveur au client. L'appât du gain le rend mignon : il croit encore qu'il décrochera la martingale. Il pourra enfin vomir toutes les couleuvres avalées, planter les clients selon ses humeurs et se frotter aux jambes des cabinets quand il aura faim. Miaou ! C'est quand le chat est repu qu'il trouve que le cul de la souris pue. Il pourra se regarder l’ego briller dans le nombril du voisin, tel un narcissique Zidane du management de gouttière. Enfin je demande pardon à Zidane. Lui au moins, il est pas intello, il l’admet et il est humble. 

Mais bon, ils ont des circonstances atténuantes les consultants. Pour devenir consultant on est trié sur le volet. Un volet roulant alors... La sélection est rude, dans les linéaires des grandes écoles. Les cabinets n’achètent que les têtes de gondoles. Comme on remplit le foie des canards, on remplit le cerveau des consultants avec de la certitude. Pas étonnant qu’ils régurgitent de l’arrogance, persuadés d’apprendre la vie à tout ce qui bouge ! C’est peut-être pour ça que leurs clients restent figés… Il paraît que ça s'appelle la violence des échanges en milieu tempéré.

Chez le consultant, le dress-code l’emporte toujours sur la prestance. Ainsi il choisira le premier mauvais costume venu du moment qu’il est gris. Men in Grey en quelque sorte. C’est comme Men In Black, mais sans l’humour ni la classe. La seule fois où vous verrez un consultant en short, c’est quand il sera en short-list. Oui je sais, ça c’est de typiquement l’humour de consultant. Ou alors dire que le consultant n’a pas de copine, il n’a que des copils. Qu’il accepte de faible augmentations de 10%, pour se serrer l’Accenture… Ou encore dire « tu prends ton après-midi !! » à un collègue qui part à 19h. 

Allez, je m'acharne, mais soyons indulgents. Ils sont malmenés les consultants. Traités comme des chiens, ils rêvent du galmour des missions à New-York, mais le plus souvent leur vol atterrit dans le hall d’un Ibis, où ils occupent les longues soirées en faisant des notes de frais, avant que la nuit n'apporte avec elle le cauchemar du consultant : se perdre dans une forêt de paperboards, avec un manager à ses trousses tel un Détraqueur poursuivant Harry Potter.

Comme ce dernier, et comme tous les héros, ils ont un point faible. Leur talon d’Achille, leur kryptonite, c’est la dispo. Etre sur le bench, comprenez ne pas être en mission. Traîner au bureau et entrevoir l’ombre du chômage et la silhouette lointaine de la part variable qui s’envole. Un consultant, ça ferme sa gueule ou ça démissionne… 

Alors je vous donne un truc, si un jour un consultant vous embête, s'il vous menace de vous jeter un sort du style Leanus Managementis ou ETPum virus : mettez-lui sous le nez sa feuille de temps. Vous savez, cette feuille qu’il fait signer au client tous les mois pour justifier qu’il sera facturé chaque jour l’équivalent d’un an de salaire d’un chinois. Ca marche bien pour calmer ses ardeurs.

 En gros, consultant, c’est « peu importe le con, du moment qu’on a le stress ».

vendredi 19 octobre 2012

Le colérique qui voit orange...

Pour les problèmes de plombs qui sautent, je connais un bon électricien :

bang !

Pour les problèmes de connerie, je ne peux rien faire...

jeudi 18 octobre 2012

Taxis dermiques

Il arrive, je le vois, là-bas dans le trafic. Son chapeau est allumé en vert, il est libre, ouf ! Je suis à la bourre (pléonasme parisien) et mon train ne m'attendra pas. Je me mets en évidence sur le bord du trottoir, je lève le bras. Il passe, me regarde, fait un geste vague avec la main et continue sans s'arrêter. Grrrr...

Une autre fois, je suis en rendez-vous avec un client américain dans Paris. Sortant d'une réunion pour nous rendre à la suivante sur un autre site, je fais signe à un taxi. Celui-ci s'arrête, nous montons, je dis distinctement "bonjour monsieur" et continue de parler anglais à mon interlocuteur. J'indique l'adresse et aussitôt, je remarque que le cap pris par le chauffeur est peu cohérent avec la direction. Je comprends vite qu'il a cru comprendre. Des américains, la manne ! Pas de bol pour lui, je suis du genre Lorant Deutsch : incollable sur Paris. Je prends immédiatement mon plus bel accent du 14ème arrondissement pour lui demander de bifurquer. Le chauffeur insiste pour me convaincre du bienfondé de son grossier détour, il s'enfonce. Je passe en Defcon 2, il se calme.

Des histoires comme celle-ci, qui n'en a pas vécu ? Des "c'est pas mon chemin", des "je finis dans 1/2 heure"...  Ou tout simplement des "non". Il est une constante avec les taxis parisiens, c'est leur sens exacerbé du service... Minimum. Je parle des artisans taxis, pas des pauvres gars terrorisés et exploités par les grandes compagnies ou de ceux qui vous chargent à l'aéroport et qui étaient dans le même vol que vous si vous arriviez de Pékin.

Il font la loi, font se qu'ils veulent. Ils règnent sur le périphérique comme des cafards sur un tas de détritus. Quand ils sont vides ils roulent comme des escargots, et quand ils sont pleins, comme des enculés. Ce sont les seuls qui ont l'arrogance outrancière de toujours vous faire comprendre qu'ils vous font une faveur en s'arrêtant. Une autre constante : ils puent. La sueur, la clope, le mauvais parfum d'ambiance ou le racisme. Il y a toujours dans les bribes de conversations qu'ils essaient de lancer un je ne sais quoi de malodorant qui transpire.

J'ai visité beaucoup de pays. Je prends des taxis parisiens depuis 20 ans, je n'en ai pas encore croisé un qui ne se plaigne pas. De tout, de rien, mais surtout de tout, tout le temps. Surtout quand le tout est une autre auto. Les taxis parisiens sont les seuls au monde qui revendiquent de conduire une voiture dégueulasse à cause de la conspiration mondiale anti-taxis parisiens. Conspiration ourdie par tout ce qui bouge, surtout si ça s'appelle pas Dupont, et aussi par les grandes compagnies  - décidément - qui règnent sans pitié sur ce numerus clausus d'un autre âge aussi résistant à la modernité et au pragmatisme qu'une tâche de caviar sur l'uniforme d'un dirigeant nord-coréen. Bon, en même temps, quand on sait qui a créé la G7...  André Rousselet, un ancien résistant. Il a même résisté aux lois quand il est devenu pote avec Mitterrand...

Demandez à un taxi une adresse qui n'est pas sur un grand axe, et observez sa réaction. Ni une, ni deux, il vous demande si vous connaissez le chemin. Mais bordel, c'est toi le taxi, c'est pas moi ! Lui enlever son GPS, c'est lui retirer sa prothèse de cerveau. Et dire que les taxis londoniens sont fiers de ne jamais avoir à ouvrir leur plan de la ville...

Je le dis, il y a un taux de débilisme grossier chez les taxis parisiens bien supérieur à la moyenne des autres métiers. Et le débilisme, c'est comme le choléstérol. C'est héréditaire et il est difficile de s'en débarrasser.

Que les taxis parisiens aillent se faire empailler ! Vous trouvez que je charge ? C'est normal pour des taxis, non ?

mercredi 17 octobre 2012

Quelques aphorismes (douteux) de mon cru


Si les femmes manipulent les hommes mieux que les voitures, c'est parce qu'elles ont leur permis d’éconduire...
  
Le comble pour une histoire de cul, c’est de partir en couilles ! 

Si Barbapapa couche avec Babar, est-ce que ça fait un éléphant rose ?

Le premier logiciel décisionnel anti-capitaliste : Business Abject

Trouvaille sur l’origine de l’hippopotame : là où le cheval nage, l’hippo campe.

La meilleure définition de l'amour : ne toujours pas péter au lit au bout de 20 ans de vie commune.

Le comble pour un électricien, c'est d'être désinvolte.

Technique de drague du lion : il va voir une lionne et lui dit qu'ils sont félins pour l'autre.

Savoir conduire, c'est savoir se conduire. 

Quand un chasseur ne sait plus chasser, on dit qu'il y perd son lapin.

Dans un zoo, les animaux sont des deux côtés du grillage. 

Un intellectuel, c'est un homme qui existe au-dessus de la ceinture.