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Opinions tranchées, points de vue partiaux, caricatures iconoclastes, analyses simplistes, expressions à l'emporte-pièce, conclusions hâtives...
Des avis sur tout mais surtout des avis. Taquin mais pas moqueur, écorché mais pas donneur de leçon, provocateur... De rires je l'espère.
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lundi 21 juillet 2014

Miss Pantémor

Depuis un an, on la croyait finie, à l'agonie, reléguée au rebut avec le rang de ringard renseignement ricain. En juin 2013, les révélations d'Edward aux mains d'agent ont déferlé telles un tsunami de naphtaline sur Langley, faisant de cette bourgade sans intérêt la capitale de l'espionnage à la papa aussi sûrement que Guémené est la capitale de l'andouille. Alors voilà, hein, parce que quelques nerds suréquipés savent en 3 clics si le dernier bar au sel que j'ai cuisiné était un djihadiste potentiel, il faudrait jeter 60 ans de coups d'états et de tortures aux oubliettes ? Ah, non, c'est un peu court jeune homme ! On pouvait dire, oh, Dieu, bien des choses en somme, en variant le ton, par exemple tenez : "Beuaaaaarrr !". Les bonnes vieilles méthodes ça a du bon, essayez donc la simulation de noyade avec mon bar...

Quelle goujaterie envers celle qui a tellement œuvré pour que chacun trouve un Starbucks Coffee au coin de sa rue, qui a si bien babysitté les dictatures d'Amérique centrale, tant extorqué les ressources pétrolières mondiales et si allègrement alimenté le cinéma américain ! Car elle au moins, elle a su être reconnaissante. Depuis sa romance avec Walt Disney dans les années 60 en Floride, elle n'a eu de cesse de rendre à ses arts le napalm qu'elle n'a pas balancé sur les ch'tis vietnamiens. Elle s'est de facto engagée à soutenir les studios pour moderniser le concept de cow-boy. Elle a ainsi pu fournir aux scénaristes des troupeaux de héros musclés descendus de leur cheval pour monter dans leur hélico (voir ci-dessous). Il se chuchote même qu'elle aurait contribué à l'écriture de Game of drones. Mais si, vous avez bien vu, ou alors Netflix vous le rappellera bientôt. Depuis 25 ans, dans tout ce qui ressemble à un film d'action US, le héros est toujours un agent de la CIA ou un ancien agent de la CIA, ou un pote d'un ancien agent de la CIA, ou un type qui aurait bien voulu être un ancien de la CIA. Bref, à chaque fois qu'il rentre dans une pièce en explosant la porte, il sort son Colt et crie "CIA  ! Pan ! T'es mort !" et le méchant tombe comme un régime socialiste au Chili. Un peu aussi comme dans la cour de récré à la maternelle, en fait, sauf qu'à la maternelle je ne défonçais pas tout ce qui ne pensait pas comme moi. Si c'est pas de la régression, c'est une stratégie marketing exemplaire pour créer une marque... Ne riez pas, enfin pas tout de suite, comme toute marque, elle a ses produits dérivés :




Kitch non ? Tout comme cette scène systématique, copiée/collée d'un scénario à l'autre, où un(e) chef énervé(e) fait irruption dans une salle remplie d'écrans et de bonhommes, en défonçant la porte, ah non, il vient de la défoncer au paragraphe d'avant. Et d'hurler "Je veux tout savoir sur ce salopard, ses déplacements, ses comptes en banques, son numéro de sécurité sociale, ses tickets de pressing, les numéros qui manquent dans sa collection de Télé-7-jours, et surveillez moi les aéroports, et bloquez toutes les issues, un café, l'addition !". Et au bout de 10 secondes, le stagiaire de service arrive avec un évident "on vient de le localiser". Le seul ennui avec cette scène, à part qu'elle nous ennuie tant elle est galvaudée, c'est qu'elle est en-dessous de la réalité, et si vous ne me croyez pas, regardez donc votre smartphone dans les yeux...

Tous les décors sont éligibles, de l'Iran au Mexique, pour envoyer ses sombres héros. Les plus veinards font de l'hélico pour dégommer un narco-trafiquant, enfin un truc qui gesticule en bas en criant "Pas coco ! Pas coco !" et qui nous est présenté comme un nain-surgé, surtout s'il est bronzé. Le héros céïesque est alors à califourchon sur le rebord de l'hélicoptère Bell, habillé en costume, aussi branleur qu'un conducteur de T-Max, et il vise avec son H&K PSG-1 en gardant ses lunettes de soleil. Je vous invite à essayer cette posture une fois dans votre vie, vous ne le regretterez paaaaaaaaaaaahhhhhhhhh... Et ça finit toujours en bagarre de saloon parce qu'au bout du bout des 18.000 trous de balles, y'a plus de munitions, mais il reste les traditions. La CIA est à l'impérialisme américain ce que Patrick Sébastien est au beauf : son incarnation. Quant au FBI, on va le laisser finir de neuneuter...

C'est dans ce contexte, alors qu'elle était à la limite de faire concurrence à la Paramount, actrice clandestine d'une réalité qu'elle façonne pour nous l'imposer jour après jour, qu'elle revient en toute discrétion, sur la pointe d'épier. On l'en trouverait presque sympathique. Plutôt que lutter contre celle qui lui a chipé la vedette, elle a décidé de rentrer dans le jeu et de s'inscrire sur Twitter. C'est mignon cette stratégie de déringardisation. En France, on a suivi l'exemple (comme d'hab). On a vu Zero Dark Thirty, on a eu Joséphine ange gardien starring Mimie Mathy. Côté piscine, la DGSE vient d'infiltrer Secret Story...

On a les étoiles qu'on mérite. Pendant que la CIA redore les siennes pour mieux nous les planter dans le drapeau, il semble que nous voulions voir rejaunir les nôtres... Est-ce parce que l'on vient de passer le 17 juillet ?

mercredi 2 juillet 2014

Ca sent le renard

Lundi 30 juin, face aux Fennecs, les allemands ont été des renards du désert. Mais d'ici quelques jours, l'Algérie pourra dire à la France : "nous, face aux allemands, on a su résister !".