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jeudi 3 janvier 2013

Bonne année mon cul

Que Pierre Desproges me pardonne, je n'ai pas résisté à lui emprunter le titre de sa Chronique de la haine ordinaire tant les voeux me pèsent.

Y aura-t-il moins de drames, moins de cyclones, moins de Mohamed Merah, moins de cancers en 2013 ? Non, évidemment. En revanche il y aura toujours plus de caméras. Pris dans cette spirale, les voeux s'apparentent davantage à une incantation de survie. Complément de citation du même : "qu'est-ce que le premier janvier, sinon le jour honni entre tous où des brassées d'imbéciles joviaux se jettent sur leur téléphone pour vous rappeler l'inexorable progression de votre compte à rebours avant le départ vers le Père-Lachaise..."

Le protocole est tellement galvaudé que l'on se demande pourquoi et comment tant de gens peuvent encore s'y plier. Quand on y regarde de plus près, il s'agit plus de prononcer la formule que de véritablement souhaiter quoi que ce soit. J'ai même reçu des sms comportant "bonané"... Vous me direz : c'est décalé donc drôle. Ca se discute.

Quant à l'excitation du 31 au soir, elle donne à réfléchir. C'est une occasion de faire la fête et d'illustrer l'étymologie de l'expression "se mettre sur son 31", mais c'est surtout le prétexte à un gigantesque ethylocide. Le côté stralopithèque de l'évènement me coince le bouchon de champagne là où d'autres ont la tête un lendemain de soirée...

Les cartes de voeux, c'est la corvée. Ecrire encore et encore les phrases standards et insipides, qui, comme les formules en bas des lettres, ne se remarquent que quand elles sont absentes.

Est-ce une raison pour ne rien souhaiter ? Je crois que non. Derrière ma réaction exacerbée, il y a une volonté farouche de penser ce que l'on dit, et inversement. Chacun sait à quoi s'en tenir et nous restons sensible à cette attention, petite ou grande, dite ou écrite, sincère ou pas. Une sorte d'amulette vocale qui défie le défilement inexorable des "frêles secondes" que Pagnol nous décrit avec génie.

Je vous souhaite donc, non pas une bonne année, mais 31.536.000 secondes de bonheur en 2013, et si les 60 que vous avez utilisées pour lire ce billet ont rempli cette mission, c'est un voeu que vous m'exaucez.

1 commentaire:

  1. Je ne peux que surenchérir:

    http://www.celeri.net/desproges/annee.html

    et enfoncer le clou:

    « Il faut rire de tout. C'est extrêmement important. C'est la seule humaine façon de friser la lucidité sans tomber dedans. »

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