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samedi 17 août 2013

Privé de grosse caisse

La semaine dernière, en allant courir dans mon Parc de St. Cloud préféré, je me retrouve coincé devant la grille, comme une midinette devant un H&M avant les soldes. "Bas parc fermé pour travaux", dit l'écriteau. Bon sang, c'est la préparation du festival Rock en Seine, qui démarre le 23 août. Échafaudages, plateaux, semi-remorques, grues, rien ne manque à la pelle. La jolie plaine est défigurée en attendant d'être piétinée par des hordes de fans chevelus qui envahiront le parc, pour s'y trémousser quelques heures et transformer les bassins en vastes urinoirs où leurs vessies déverseront le houblon qui déborde de leurs uretères.

On avait déjà sacrifié la pelouse des stades pour y organiser des concerts géants. Il faut dire que ça se comprenait, car y voir 22 imbéciles courir à ne rien faire si ce n'est leurs lacets, ça devenait lassant. Alors on a généralisé les grand-messes formatées, rassemblées dans de grands colisées avec de grands écrans, de grands tarifs et de grands panneaux publicitaires, pour voir des musiciens tout petits. Tout de même, 140€ pour regarder un Playmobil courir dans un évier, psalmodier un copié/collé de son album, faire des rappels qui n'en sont pas, puis au bout de deux heures zéro zéro au compteur hop, babaille, ça me fait chier. Plus que le carré or, c'est le carré hors de prix.  Madonna, ça commence comme Madoff, non ? C'est quand Madonna off ?

Les exemples sont aussi nombreux que les spectateurs à un concert de Johnny. Un au hasard : sa Majesté Sting dont j'aime tant la musique - l'un des rares musiciens qui retravaille toujours ses morceaux pour la scène - et qui désormais se prend pour le roi, n'accordant son instrument que pour accorder du bout de la basse une audience à son audience. Il est loin le 23 décembre 1985 où j'avais été le voir à Bercy, mon premier concert, mémorable de spontanéité et de générosité, immortalisé sur un album. Ô déesse Telecaster, il n'y a plus beaucoup de Bruce Springsteen.

Comme les concerts en général, les festivals sont devenus de juteux relais de business. Les organisateurs rivalisent d'ego pour prendre l'ascendant médiatique sur le champ de patates d'en face. Faire venir telle star, la faire revenir, allez quoi, Amy tu déconnes, faire payer. De Bourges à La Rochelle en passant par Carhaix, les beuglants se déplacent au gré des vents boboïsants en même temps que leur nuage de THC. Vous me direz à raison que le cœur du festival se passe sur les scènes alternatives et qu'elles ont besoin d'une locomotive. C'est vrai jusqu'à la limite du modèle qui tient dans l'arrivée d'un train dans un virage à St. Jacques de Compostelle. Trop vite, trop plein, ça déraille. La nature ayant horreur du vide, il n'est plus une bourgade qui ne se targue d'avoir son festival, au choix, jazz pour unijambistes ou fanfare d'instruments en pierre (communément appelés instruments d'avant). Mais qui tient la grosse caisse ?

N'empêche, je suis vert, à cause de ces satanées vacances je ne pourrai pas aller voir Nine Inch Nails qui passe à Rock en Seine...

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