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Opinions tranchées, points de vue partiaux, caricatures iconoclastes, analyses simplistes, expressions à l'emporte-pièce, conclusions hâtives...
Des avis sur tout mais surtout des avis. Taquin mais pas moqueur, écorché mais pas donneur de leçon, provocateur... De rires je l'espère.
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dimanche 30 août 2015

Des laits, des laits

A l'heure où des millions de migrants - nouveau mot journalistique pour décrire des réfugiés, eux-mêmes euphémismes pour parler de miséreux chétifs qui préfèrent boire la tasse et lécher nos poubelles que mourir dans un camion, et que quand on les sauve, on n'a pas la Légion d'Honneur - arrivent sur nos écrans pendant qu'on est à table, j'avais envie de vous parler de bouffe. Mais pas n'importe laquelle. La bouffe cool, citadine, qui nous parle comme à des cons potes. Celle que rien qu'en la regardant, on est de bonne humeur. Enfin, c'est ce qu'ils essaient de nous vendre, de la bonne humeur en bouteille.

Ils, c'est Michel, Augustin, Jérôme, Ferdinand et les autres. Avec leurs bouclettes, leurs barbichettes, leurs bérets et leur air Innocent, on leur donnerait notre estomac sans confession. Parce qu'ils sont à l'image de leurs cookies et de leurs smoufis, ils sont djeunes, ils sont beaux, ils sont biens, ils sont bios, on dirait les Minions de la bouffe, versions modernes du berger Capitoul. Et surtout, ils nous aiment. Si c'est vrai ! C'est marqué sur l'emballage. Pour mieux nous emballer, ils mettent que des bons produits qui font guili-guili dedans, des bonbons pour bobos à base d'oignons nouveaux, des bonobos. On se sentirait presque coupable d'avoir pulvérisé cette petite orange de façon si mécanique (enfin moi j'ai une excuse, je m'appelle Alex). Et cette banane !... Mère de tous les régimes, il ne lui manque qu'un prénom. Marie-Jeanne, ça irait ?

Ils nous cajolent, en faisant des blagues sur l'étiquette, ce qu'on appelle des blagounettes. Ce qu'elles sont drôles ! Aaah... Ce ton léger, ce faux cool parisien qui dégouline et se répand dans tous les linéaires. Il est très important pour eux de nous parler comme à des débiles. Limite ils nous tutoient en nous tapant sur l'épaule, c'est leur définition du cool. Prêts à toutes les bassesses marketing, ils ramènent leur fraise et ils passent à l'orange. Ils roucoulent pour que le cool coule. Ils nous proposent même de passer les voir. Ben tiens, je vais vous prendre au mot les mecs. Mais je ne viendrai pas seul. Il y aura Pete, Georgie, Dim et moi, des droogies pour des smoothies et on vous obligera à nous faire du Moloko+.

En bons businessmen, ils n'ont pas oublié de faire l'ESCP avant de mettre les gâteaux dans le four. Les ingrédients sont à gauche, la recette est à droite. Quatre hamburgés (en français dans le menu) accompagnés de quelques frites pailletées avenue Charles de Gaulle, 57€... Ferdinand m'a rempli l'estomac et siphonné le porte-monnaie. Il y a quelques mois j'ai croisé Augustin, oui, celui-là, au SIAL. Malgré son visage angélique, il m'a parlé sur un ton pas du tout bio. C'était même plutôt du fast-dégage. Bon , d'accord, j'étais venu parler de risque de fraude, mais quand même ! Bref, la texture de leurs slogans donne à leur purée un goût de vaseline.




Alors écoutez-moi un peu, pauvres nez-de-bœufs, toi le Jérôme, avec ta French bouffe, et toi, le Ferdinand... Me touche pas mon pote, sinon je te fricasse la tête jusqu'à la commotion céréale, service compris. Compris ?